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Chaumet orchestre une exposition impériale à la Cité interdite de Pékin

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Chaumet orchestre une exposition impériale à la Cité interdite de Pékin

Le joaillier parisien expose, jusqu’au 2 juillet, dans le Musée du palais de la Cité interdite, à Pékin, quelque 300 bijoux, tableaux, dessins et objets. Avec Henri Loyrette à la direction scientifique et Richard Peduzzi à la scénographie.

 
«L’ascension de l’Everest par la face nord, c’est la sensation que nous avons eue pendant deux ans et demi pour monter cette exposition ! Mais nous sommes heureux et émus d’y être parvenus ! s’enthousiasme Jean-Marc Mansvelt, directeur général de Chaumet. J’espère que les Français seront fiers de voir que la joaillerie parisienne continue de faire rêver le monde. » C’est la première fois que le Musée du palais de la Cité interdite accepte de participer à ce type d’événement en prêtant des pièces de sa collection dont certaines n’avaient jamais été montrées auparavant. Sont réunis également des prêts exceptionnels consentis par dix-sept musées et institutions internationaux, dont le Louvre, le château de Fontainebleau, le Victoria & Albert Museum, etc.
 

Les bijoux sont devenus des acteurs"

C’est donc dans l’aile Wu Men du Musée du palais de la Cité interdite, construite au début du XVe siècle à la demande du troisième empereur de la dynastie Ming, que Chaumet a inauguré, lundi après-midi, devant un parterre de 500 invités, cette exposition. Sur ce site, d’une magnificence cinématographique, vidé pour l’occasion de ses 80.000 visiteurs journaliers, la scénographie conçue par Richard Peduzzi parvient à redonner une dimension intime voire humaine, à ces précieuses parures dont bon nombre n’étaient vouées qu’à être des attributs du pouvoir impérial.

Immense hauteur sous plafond, énormes colonnes rouges scandant l’espace, riches caissons ornementés de peintures multicolores, emplacement des vitrines non modifiables… L’endroit ne se prêtait guère à ce type d’exercice. «Toutes ces contraintes m’ont facilité la vie, analyse Richard Peduzzi. Au théâtre, si le décor est très présent, la scénographie devient trop envahissante. Dans ce pavillon, je suis parti de ce même postulat. J’ai considéré que ces vitrines gigantesques étaient autant de scènes sur lesquelles les bijoux devenaient des acteurs. Et peu importe si, au sein d’un même espace, se jouent trois spectacles, une pièce de Marivaux, de Shakespeare et de Patrice Chéreau ! »

Naturalisme et sentiment

Ces « Splendeurs impériales » s’ouvrent sur une reconstitution de la place Vendôme où sont disposés douze objets emblématiques de l’histoire de Chaumet. De la boîte souvenir fabriquée en 1789 par Marie-Étienne Nitot et Adrien Vachette aux bracelets acrostiches de l’impératrice Marie-Louise de 1810 jusqu’à une manchette Lien et une bague Joséphine du XXIe siècle, Peduzzi commence par créer une très grande proximité entre ces pièces et le visiteur en lui donnant l’impression de pouvoir les toucher avant de l’en éloigner, quelques mètres plus loin, dans l’évocation chronologique des commandes impériales et royales.

En témoigne le poids des ors de l’Épée du Sacre de Napoléon Ier qui quitte le Musée national du château de Fontainebleau pour la première fois. Bonaparte ordonne à Nitot qu’elle soit sertie de diamants de la couronne dont le Régent de 140 carats (aujourd’hui conservés au Louvre). Somptueuses parures de perles ayant appartenu à l’impératrice Joséphine ; ensemble de jour en micromosaïque de l’impératrice Marie-Louise où les décors de scènes antiques sont reliés par des feuilles de vigne et grappes de raisin qui préfigurent l’époque romantique ; saisissant diadème aux épis de blé, semblant balayé par le vent livré par Nitot à Marie-Louise en 1811 ; merveilleux ornements de cheveux en forme de feuilles de lierre attribués à Fossin sous le second Empire… L’évolution des styles accompagne l’histoire de France.

La deuxième partie de l’exposition met en avant les différents territoires d’expression du joaillier. Aux côtés d’une vaste sélection de diadèmes, dont le dernier a été réalisé par un étudiant de la Central Saint Martins de Londres, deux thèmes sont traités : le naturalisme et les bijoux de sentiments. S’en détachent un exceptionnel devant de corsage figurant une brassée de roseaux, offert par Karl Lagerfeld à Caroline de Hanovre, et un bracelet du début du XXe siècle ayant appartenu à Françoise Fabian. Ornée de trois perles, une pièce incroyable de modernité.


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