La Grande Maison a marqué l’année 1958 avec son désormais légendaire chronomètre Geophysic dont une superbe réédition, la Jaeger-LeCoutre Geophysic 1958, avait été dévoilée par la filiale du Groupe Richemont en avril 2014.
Nous ne reviendrons pas sur l’histoire de cette illustre lignée que vous retrouverez dans l'Essai susmentionné, sinon pour en rappeler l’objectif fondateur : la précision - profitez-en pour explorer le catalogue et les prix Jaeger-LeCoultre.
Une précision de la mécanique, si importante pour un instrument qui mesure le temps mais qui parfois finit par passer au second plan face à la multitude des critères d’achat !
A l'occasion du salon Watches & Wonders, Jaeger-LeCoultre a étoffé son offre de montres mécaniques de haute précision avec la Geophysic Universal Time, un séduisant modèle doté d'une combinaison de deux complications très visuelles : La seconde vraie et le Temps Universel.
La seconde vraie, également appelée "true beat" ou "seconde morte", réside dans un affichage exact de la seconde par saut précis des secondes, l'une après l'autre, et non par le glissement plus ou moins fluide de la traditionnelle trotteuse des mouvements mécaniques.
Certes, depuis l’avènement du quartz, les montres les plus communes affichent précisément la seconde vraie.
Mais en terme de difficulté mécanique, cette complication - car c’en est une - est singulièrement rare.
Pour l'afficher, il faut de la mécanique tournant en permanence, à la fois légère, précise et fiable, pour réaliser ce simple saut qui semble si naturel de nos jours.
Bien peu de manufactures s’y sont d'ailleurs risquées tant cet affichage pas à pas risque d’altérer la précision de la montre.
Aussi, Jaeger-LeCoultre réserve le meilleur de ses récents développements pour assurer cette précision, avec notamment son balancier Gyrolab®, fruit de huit années de soins attentifs pour passer du confidentiel au stade de la production de série.
Cette seconde vraie survole par saut d'une seconde un joli cadran à vocation décorative et pédagogique qui offre une vision aérienne de notre hémisphère Nord.
Pour comprendre le système de Temps Universel, son utilité et sa finesse de conception, il faut examiner les deux anneaux concentriques qui l’entourent.
A l’extérieur d’abord, un anneau fixe portant le nom de vingt-quatre villes, évidemment connues pour figurer chacune dans un fuseau horaire différent.
Très vite, l’œil s’habitue à la position assez inédite - il est d’usage de placer le fuseau GMT (ou UTC désormais) à midi - de Londres, le méridien de référence étant toujours celui de Greenwich, banlieue de la capitale britannique.
Mais le Pôle Nord étant au centre du cadran, cette vision verticale de l’hémisphère aurait été fort déroutante avec une Europe inversée !
Le choix effectué par les équipes Jaeger-LeCoultre est donc parfaitement cohérent et offre une lecture instinctive.
Le méridien est matérialisé par une fine ligne blanche et rouge qui traverse tout le cadran et cet affichage polaire autorise la matérialisation des vingt-quatre fuseaux de base.
Petite finesse bien vue de la part de l'inventeur de l'iconique - qui fêtera d'ailleurs ses
85 ans à l'occasion du SIHH 2016: un arc de cercle prolonge certaines villes, indiquant par un astérisque le décalage saisonnier d’une heure (heure d'été / heure d'hiver) en pratique dans nombre de pays.
Le deuxième anneau porte l’indication des 24 heures avec un point à la demie.
Il est solidaire du réglage principal de la montre (heure/minute/seconde), couronne de remontoir tirée au second et dernier cran.
Afin de régler votre Jaeger-LeCoultre Geophysic Universal Time, il faut au préalable caler la référence.
L’anneau des villes étant fixe, il est nécessaire de régler l’heure de la montre sur Londres (GMT), ce qui affiche aussitôt le temps des autres villes de référence lisible sur l’anneau mobile.
Le BIPM vous fournira gracieusement sur son site Internet (bipm.org) le temps UTC pour ce faire.
Deuxième étape : quelle heure est-il là où vous vous trouvez ?
Vous lirez cette information directement sur le système des anneaux du Temps Universel sans besoin d'effectuer le moindre réglage.
Cependant, si vous souhaitez une lecture par aiguille, plus instinctive, déplacez celle des heures, et seulement elle, pour la mettre dans la bonne position.
Il suffit pour ce faire de repousser délicatement la couronne d’un cran vers le boîtier (1er cran) pour accéder au réglage indépendant de l’heure.
L’aiguille des heures se désolidarise des autres et permet de se positionner sur l’heure locale par incréments d'une heure.
Les deux disques continueront quant à eux à afficher l’heure de tous les autres fuseaux.
Ainsi, à Paris en novembre, l’aiguille est décalée d’un cran (donc d'1h) par rapport à GMT. Mais en mars, et sans dérégler la montre, vous sauterez d’un cran supplémentaire pour passer en GMT +2, notre heure d’été (donc 2h de plus que GMT).
Un séjour à New York ?
L’heure est déjà affichée par le système des anneaux du Temps Universel sans besoin d'effectuer le moindre réglage.
Si vous souhaitez cependant une lecture par aiguille, calez celle des heures sur l'heure de New York.
Les deux disques continueront quant à eux à afficher l’heure de tous les autres fuseaux, dont celui de votre domicile.
Si la destination ne figure pas sur l’anneau, il suffit de se renseigner pour savoir quel est le fuseau concerné.
La couronne en position repoussée assure l’éventuel remontage manuel, d’une grande douceur et très silencieux, de cette élégante montre automatique signée Jaeger-LeCoultre.
C’est simple, d'une efficacité exemplaire - réglage par la couronne, sans bouton ni correcteur à pousser - et cette Geophysic Universal Time est aussi plaisante à manipuler qu'à regarder.
Cette Jaeger-LeCoultre Geophysic Universal Time capte l’attention, attire le regard et fascine.
Pour une montre offrant autant d’indications simultanées, le choix d’une taille d’à peine 42mm semble justifié et conviendra à la plupart des poignets.
Le cadran central est à la fois surprenant par le point de vue inhabituel de la projection polaire et fort bien réalisé.
Vous n'y chercherez pas l’exactitude de la représentation mais plutôt la perception immédiate des grandes masses continentales et de leurs positions, les océans étant notamment d’un bleu laqué en dégradé très séduisant.
Les différents traitements de surface des zones du cadran, des aiguilles, des index et des anneaux sont autant de prétexte à satisfaction.
La lisibilité est excellente pour une montre de ce niveau de complexité et la représentation, même partielle, du globe avec ses méridiens pointant sur les noms des villes facilite grandement une lecture instinctive et le réglage.
Ce spectacle est présenté au sein d'un boîtier sobre - lunette lisse et inclinée, flancs satinés, anses courtes et inclinées - qui se place parfaitement sur le poignet pour un confort irréprochable.
Habillée d'un bracelet alligator noir lui aussi très sobre, cette Geophysic Universal Time présente tous les attributs d'une élégante montre classique offrant une grande polyvalence.
Enfin, pour ce qui est de la mécanique, cette Jaeger-LeCoultre est pourvue d'un fond saphir afin d'offrir à l’amateur la vue sur un mouvement moderne et performant, le calibre de manufacture 772, agréablement mis en avant par une présentation flatteuse qui joue la carte du traditionnel avec une pointe de modernité.
Les découpes des ponts sont douces, la visserie bleuie agréable à l'œil tandis que le pont de balancier est de type intégral pour une meilleure rigidité et supporte le dernier cri de la technique Jaeger-Lecoultre en la matière.
La décoration d’un haut niveau est très soignée, avec en particulier une magnifique masse oscillante qui emportera tous les suffrages par sa qualité, l’originalité de sa découpe, la recherche esthétique dans les surfaces et une indéniable aptitude à jouer avec la lumière.
Vous vous laisserez entraîner à de longues minutes de contemplation ludique face à cette Jeager-LeCoultre,le mouvement des rouages étant bien visible.
Dans le club relativement fermé des montres à complication Temps Universel, cette Jaeger-LeCoultre Geophysic Universal Time tire brillamment son épingle du jeu.
La seconde vraie donne une vie bien particulière à la mécanique, les réglages du Temps Universel sont aisés et la lisibilité excellente pour une complication par nature riche en informations - sans parler d'une esthétique très réussie.
L’ensemble est un bien bel hommage à l’Histoire des Geophysic, alliant l’exactitude rigoureuse de l’affichage du temps à la représentation illustrée de la raison d’être des fuseaux horaires - avec en prime la prise en compte des changements d’heure.
Une invitation au voyage qui ne se refuse pas, surtout quand elle est proposée à un prix aussi compétitif.