Des bagues, bracelets, boucles d’oreilles signés Chanel, Cartier et Tiffany ou encore Jean Schlumberger… La trentaine de bijoux ayant appartenu à Lauren Bacall et vendus à New York par la société de vente aux enchères Bonhams mettent en relief les goûts variés de la star hollywoodienne en la matière. Le spectre stylistique est large, allant de la joaillerie aux bijoux fantaisie en passant par les bijoux ethniques. Manifestement, l’actrice s’est laissée guidée par ses coups de coeur.
A gauche : Bracelet en émail et or – Jean Schlumberger, A droite : Bague en or améthyste et turquoises – Jean Schlumberger © Bonhams
La joaillerie signée Jean Schlumberger et Tiffany & Co
Parmi les pièces de haute joaillerie, on remarque plusieurs bijoux conçus par Schlumberger pour Tiffany & Co parmi lesquels un bracelet jonc en en émail bleu et or jaune 18 carats ainsi qu’une bague or jaune 18 carats, diamants, améthyste et turquoise.
Sont également proposés deux bracelets en or jaune 18 carats que l’actrice portait fréquemment – au même poignet ! – à la ville comme à l’écran.
La paire de boucles d’oreilles clips en or 18 carats, émeraudes, saphirs, améthyste dont les montures sont également signées Schlumberger, furent portés par Lauren Bacall lors de sa remise de prix pour son rôle dans le film « The Mirror Has Two Faces » (Leçons de séduction) de Barbra Streisand.
Amoureuse de Paris, Lauren Bacall appréciait beaucoup le travail de Schlumberger : combinaisons de couleurs inhabituelles, utilisation de l’émail, réalisation de motifs ayant trait à la nature et l’univers marins. Elle mettait toujours à profit ses voyages en France pour acquérir les nouveautés du joaillier de la gentry, découvert par Elsa Schiaparelli, qui ouvrit sa propre maison après la Seconde Guerre mondiale avant de rejoindre Tiffany & Co en 1956.
L’actrice possédait également d’autres bijoux Tiffany & Co que ceux signés par Schlumberger. Elle appréciait la sensibilité d’Elsa Peretti, la designer-maison.
Lauren Bacall partageait avec elle une passion pour la sculpture et notamment le travail d’Henry Moore qui a inspiré la forme évidée, fluide et épurée du pendentif cœur laqué. La star était aussi en relation artistique avec un autre sculpteur, Robert Graham dont elle possédait une collection de colliers pendentifs en argent et en bronze gravés.
Au chapitre Tiffany, mentionnons encore un collier en or avec des charms en forme cœurs, sur lesquels sont gravés : « To my own beautiful star from her proud director Ron ». Il lui aurait été offert en 1973 par le metteur en scène Ron Field, pour la remercier de sa contribution au succès de sa comédie musicale « Applause ».
De Chanel, Lauren Bacall ne possédait que broches et colliers colorés fantaisies.
Des bijoux contemporains en or et gemmes
Lauren Bacall possédait par ailleurs de nombreux bijoux de femmes et notamment de la créatrice britannique Elizabeth Gage et des américaines Darlene de Sedle et Amy Moss.
Parmi la vingtaine de pièces signées Elizabeth Gage, on remarque particulièrement une broche en or jaune 18 carats, émail, perles de culture et diamant réalisée à partir d’un chameau en s’inspirant des bijoux indiens Moghol. Commandée en 1990, c’était l’un des bijoux préférés de la star qui avait noué avec la créatrice de véritables liens d’amitié.
Elizabeth Gage est internationalement reconnue pour son imagination, sa minutie et son travail de la matière : granulation, martelé, repoussé, gravé, travail de l’émail, utilisation des pierres précieuses.
Partageant la passion de Darlene de Sedle pour les cultures antiques, Lauren Bacall aimait ses bijoux qui privilégiaient l’or jaune et les pierres colorées en cabochon. Elle possédait notamment des bracelets et une bague en or jaune 22 carats en jade et jadéite.
Avec l’orfèvre Amy Moss, la star a forgé un lien étroit fondé sur un intérêt commun pour la sculpture, la forme, l’espace et le design. Les bijoux créés par Amy Moss sont principalement en or jaune 22 carats, de formes simples, mais forts qui sont ponctués de pierres précieuses colorées.
Des bijoux ethniques africains
Son intérêt pour l’art africain est né lorsque l’actrice avait rejoint son mari Humphrey Bogart en Afrique sur le tournage d’ »African Queen ». Elle avait réuni cinq peignes africains du Ghana et de la Côte-d’Ivoire et un peigne Tchokwe de la République démocratique du Congo figurant un couple assis.
Elle possédait aussi de nombreux poids en laiton du Ghana, moulés à la cire perdue, aux formes humaines et animales stylisées. Ils servaient à peser l'or.
