Initiales LV... Deux ans à peine après avoir racheté La Fabrique du temps, la stratégie horlogère du numéro un mondial du luxe prend, enfin, son envol. La marque au monogramme, au si riche patrimoine malletier, fait son entrée au sein du très petit monde de la haute horlogerie en décrochant un premier Poinçon de Genève pour une création maison. Son premier modèle, la Tambour lancée en 2002, avait immédiatement plu. David Bowie s'était d'ailleurs fait l'ambassadeur de son évolution, en 2013. Mais ce n'est au fond que durant les trois dernières années que le géant du luxe a embrayé résolument vers la haute horlogerie : rachat en 2011 de La Fabrique du temps, à même de concevoir des calibres de pointe, puis rachat de Léman Cadrans et, bien sûr, inauguration d'une impressionnante et onéreuse manufacture genevoise de près de 5 000 mètres carrés...
Louis Vuitton fait donc son entrée dans le cercle fermé de la haute horlogerie avec une montre squelette aérienne dotée d'un régulateur à tourbillon, et surtout estampillée, une première pour la marque, du prestigieux Poinçon de Genève. "C'est un nouveau boîtier qui va devenir l'un des piliers de notre offre horlogère, un nouveau mouvement qui correspond à un concentré de tout ce que notre manufacture genevoise est capable de réaliser, avec un positionnement unique", a récemment expliqué à ce sujet le président de Louis Vuitton au quotidien Le Figaro.
Cette montre Tourbillon Volant Poinçon de Genève embarque le calibre LV104, entièrement développé par La Fabrique du temps Louis Vuitton. Un calibre squelette de seulement 168 composants, comme suspendu dans le vide, semble flotter à l'intérieur d'un boîtier en platine d'une largeur de 41 mm, pour 9,1 mm d'épaisseur. Le tourbillon volant situé à 6 heures effectue une rotation sur lui-même en une minute, le V de la cage de tourbillon se superposant alors au pont inférieur du tourbillon, lui aussi en V, pour matérialiser plus encore l'initiale de la marque. Le mouvement à remontage manuel de ce garde-temps propose une autonomie de 80 heures.
Par ailleurs, toujours dans les colonnes du Figaro, Michael Burke, président de Louis Vuitton, a annoncé que la marque ne participerait plus au rendez-vous annuel de l'horlogerie mondiale, fin mars, à Bâle. Une économie en soi, déjà, vu qu'elle y louait un hôtel particulier entier pour y présenter ses collections horlogères et y organisait des dîners quotidiens destinés à la presse comme aux revendeurs. Mais surtout, estime Michael Burke, "la foire de Bâle pose le même problème que les défilés de prêt-à-porter : quel est l'intérêt de montrer nos créations six mois avant qu'elles ne sortent en magasin ?" Une véritable (bonne) question à l'heure d'Internet...
Calibre LV104 : mouvement mécanique à remontage manuel, développé et assemblé à la Manufacture La Fabrique du temps Louis Vuitton
Certification Poinçon de Genève ; visible sur la platine et le fond de la boîte
Tourbillon volant squelette, heures et minutes, cage du tourbillon en forme de V faisant un tour en une minute
80 heures de réserve de marche
Boîte en platine 950 - finitions polies et satinées
41 mm de diamètre, 9,1 mm d'épaisseur
Fond transparent
Éanche à 50 mètres
Cadran décentré à 12 heures en saphir métallisé gris