L'année 1976 s’inscrit dans une décennie marquée par des bouleversements sociaux, économiques, politiques et culturels. Il régnait à l’époque une atmosphère de renouveau. Un courant qui voulait rompre définitivement avec la grisaille de l’après-guerre. Surtout en Europe. Tout ce qui plaisait était permis – pour les hippies comme pour les pionniers qui, à l’aube de l’ère de l’informatique, fondèrent les premières microentreprises dans des garages.
L’amélioration du niveau de vie laissait plus de temps libre pour les activités sportives, les voyages au long cours, la culture et les débats intellectuels. On ne vivait pas seulement pour travailler, on travaillait pour vivre. Parmi les représentants typiques de cette génération figurait Philippe Stern, dont le grand-père Charles, en 1932, avec son frère Jean, avait racheté la manufacture horlogère genevoise de renom Patek Philippe.
En 1976, Henri Stern était président de l’entreprise familiale et son fils Philippe, qui occupait déjà de hautes fonctions au sein de la firme, n’allait pas tarder à reprendre la direction opérationnelle. Philippe Stern devait cependant faire ses preuves et c’est ainsi qu’il décida, pour la première fois dans les 137 ans d’histoire de la manufacture, de lancer sur le marché une montre-bracelet « sport élégant ».
En collaboration étroite avec Gérald Genta –l’un des plus grands designers horlogers du XXe siècle (Royal Oak, Ingenieur, Constellation et Pasha entre autres)–, une montre inédite vit le jour, comme on n’en avait encore jamais vu ni chez Patek Philippe, ni dans toute la branche horlogère (sauf chez Audemars Piguet qui avait un coup d’avance avec sa Royal Oak sortie en 72).