Ainsi chantait Marylin Monroe qui était censée être la femme la plus désirable de son temps. Cette pierre précieuse est encore considérée comme le parfait symbole de l’amour éternel d’un homme pour une femme.
Si vous êtes en bonne santé et que vous avez un régime alimentaire équilibré, vous n’avez aucune raison de penser que vous êtes stérile. Amoureux d’une femme que vous souhaitez épouser et avec laquelle tous voulez fonder une famille, vous réalisez pourtant que vous l’êtes.Comment lui dire ? La meilleure façon est de lui offrir une bague avec un diamant. Et si vous pensez que cela n’est encore rien d’autre que l’aspect romantique de la chimie, alors, attention, réfléchissez bien !
(presque 120 grammes). C’était un cristal pratiquement sans défaut ou, comme on dit dans le langage des diamantaires, un diamant de première eau. Une équipe de tailleurs de diamants passa les trois années suivantes à concevoir et à fabriquer le matériel devant servir à façonner la pierre. Il fallut neuf mois de persévérance et de travail pour obtenir à partir de ce diamant brut la pierre précieuse régulière la plus grosse possible. Finalement, les tailleurs ont pu exhiber une pierre précieuse parfaite de 273 carats, à 247 facettes, d’un éclat et d’une brillance inégalés. Cette pierre précieuse fut baptisée le diamant du Centenaire car son existence a été révélée au monde en 1988, soit exactement cent ans après le début de l’exploitation de la mine par la compagnie De Beers. Quelle est la valeur du diamant ou même qui en sera la propriétaire ? Personne ne le sait. Ce sont les secrets bien gardés par De Beers, mais il semble peu probable qu’il embellira le corps d’une star hollywoodienne, si désirable puisse-t-elle être.
style="text-align: center;">Les diamants ont fini par symboliser l’amour éternel, résumé par la phrase publicitaire mémorable : « Un diamant est éternel ». Effectivement, le diamant est un matériau exceptionnel, et, à ce titre, il attire autant les chimistes que les amoureux. Le diamant est du carbone pur ; il est le matériau le plus dur que l’on puisse trouver dans la nature et il est froid au toucher. Ce que l’on sait moins, c’est que chaque diamant est une simple molécule et qu’elle ne dure pas éternellement. On peut non seulement fabriquer des diamants et leur donner différentes couleurs mais on peut aussi les utiliser comme revêtements. Parmi les diamants les plus célèbres, certains sont colorés comme, par exemple, le diamant Blue Hope, conservé à la Smitbsonian Institution de Washington D.C.
Parmi les plus gros diamants, beaucoup ont une histoire. Par exemple, le diamant Koh-i-noor a été découvert en Inde au XIIIe siècle et il est probablement le diamant le plus célèbre du monde. Il fut acquis par les Britanniques en 1849 après la seconde guerre Sikh alors qu’il avait déjà été taillé à 186 carats. Il ne plut pas à la Reine Victoria qui jugea qu’il ne brillait pas assez : il fut alors retaillé et réduit à ses 109 carats actuels. Il est peut-être plus petit, mais sa valeur est encore inestimable ; actuellement, il est incrusté sur la couronne de la Reine Mère qui est exposée à la Tour de Londres. D’autres gros diamants portent des noms particuliers et parmi ces pierres précieuses, citons le Tififany, le Cullinan, le Dresden Vert, le Taylor-Burton, l’Étoile Millenium, Le Shah Jahan, le Sancy et le Régent. Ce dernier est exposé au Louvre. Il a été vendu en 1717 par Thomas Pitt, négociant et Gouverneur de Fort Madras, à Philippe d’Orléans, Régent de France, pour la somme de 200 000 euros environ. Pitt l’avait lui-même acquis pour 30 000 euros au cours d’une tractation plutôt louche. Pour avoir l’équivalent actuel de ces sommes, il faut les multiplier par 100.
Il peut sembler bizarre que le diamant, aussi solide soit-il, ne soit pas la forme la plus stable du carbone. Cela semble encore plus bizarre lorsqu’on considère sa liaison chimique. Dans le diamant, qui constitue un réseau tridimensionnel géant, chaque atome de carbone est lié à quatre autres atomes de carbone, de telle sorte que, dans la pierre complète, une facette est reliée à une autre par des liaisons directes carbone, faisant de la pierre entière une seule molécule. Ces liaisons sont solides et c’est pourquoi la structure globale est si rigide et le diamant si dur. Cela explique aussi pourquoi le diamant ne brûle pas comme les autres formes de carbone à moins d’être porté à de très hautes températures : dans ce cas, il réagira lentement avec l’oxygène pour disparaître sous forme d’oxyde de carbone.
Pourtant, le diamant est intrinsèquement instable, relativement au graphite, l’autre forme courante du carbone, mais sa vitesse de transformation est si faible que les diamants ne se détérioreront jamais avec le temps. Dans le graphite, chaque atome est directement lié à trois autres atomes de carbone dans un plan formant des pavages en nids d’abeilles qui s’empilent en couches. Bien que cette structure comporte moins de liaisons carbone-carbone, ces dernières sont plus fortes que celles du diamant. Il y a aussi une quatrième interaction entre les couches de graphite qui, vu la faiblesse de l’interaction, peuvent se séparer facilement. C’est pourquoi le graphite se clive facilement et qu’il est aussi mou que le diamant est dur.
Beauté, dureté, froideur, pureté, éclat, valeur et brillance sont autant d’attributs du diamant qui ont enrichi notre langage imagé. En temps de crise, les diamants offrent également une certaine sécurité financière car on peut aisément les cacher et les transporter.
En langage argotique, le diamant est appelé « glace » et vous pourriez penser que cela se justifie par le fait que tous deux sont des solides incolores ; mais là n’est pas la raison. Les diamants sont ainsi qualifiés car lorsqu’on appuie un gros diamant sur le bout de la langue, on a toujours une sensation de froid. Cela s’explique par le fait que le diamant, ayant une conductivité thermique élevée, attire rapidement à lui la chaleur. Cette propriété explique pourquoi on utilise le diamant comme « dissipateur thermique » dans les puces électroniques.
Les termes « première eau » et « glace » s’appliquent aux diamants et pourtant, ces derniers sont différents de l’eau. En fait, vous ne pouvez pas mouiller un diamant avec de l’eau car c’est en réalité une macromolécule organique : de ce fait, il peut donc être recouvert d’huile, et, fait connu des anciens, les diamants s’accrochent aux graisses.
Au VIe siècle avant J.-C., les Grecs connaissaient les diamants qu’ils appelaient adamas (l’invincible) et ils savaient qu’ils provenaient de l’Est, la région exacte restant un mystère. En fait, ils provenaient des Indes. On racontait qu’on pouvait trouver des diamants dans des puits profonds creusés dans la terre ; on y jetait un gros morceau de viande grasse attaché à une chaîne et on espérait le récupérer avec des diamants collés à cette viande. On raconte même qu’Alexandre le Grand (356-323 avant J.-C.) a réussi à récupérer quelques diamants d’un profond ravin en y jetant quelques morceaux de viande grasse auxquels adhérèrent des pierres précieuses. Lorsque des oiseaux descendirent en piqué et volèrent les morceaux de viande, ils emmenèrent aussi les diamants. Cette ancienne légende semble véridique et cette façon de récupérer des diamants n’est pas très différente de celle introduite dans les années 1890 dans l’industrie diamantifère. Celle-ci utilise une table graisseuse sur laquelle on jette de la pulpe de minerai diamantifère concassé. Seul, le diamant adhère à la graisse.
Comme il a été signalé précédemment, les diamants peuvent être de différentes couleurs : brune (selon l’intensité de la couleur, certaines nuances sont appelées « champagne » ou « cognac »), violette, orange, rose (rare), bleue (encore plus rare) ou rouge (la plus rare d’entre toutes). Les diamants violets doivent leur couleur aux atomes d’hydrogène présents à l’intérieur du réseau. Tous les diamants sont légèrement teintés. Lorsqu’ils sont de couleur intense (à peu près dans une proportion de 1 pour 1 000), ils sont très coûteux. La couleur des diamants bleus est due à la présence de traces de bore alors que les diamants vero sont obtenus sous l’effet de la radioactivité naturelle de la Terre. Ce procédé peut être utilisé sur des pierres incolores qui, exposées à une radiation dans un réacteur nucléaire, peuvent alors prendre différentes couleurs.
Les premiers chimistes du XVIIIe siècle étaient incapables d’analyser les diamants et ont essayé de comprendre leur constitution. Ils savaient cependant qu’ils pouvaient être détruits par une chaleur extrême. En 1694, Guiseppe Averani et Cipriano Targioni de Florence, en Italie, ont montré que, lorsqu’au moyen d’une loupe, ils focalisaient les rayons du soleil sur un diamant, la pierre précieuse finissait par disparaître. Mais ce n’est qu’en 1796 que le chimiste anglais, Smithson Tennant montra que le diamant était totalement constitué de carbone qui, par combustion, formait uniquement du dioxyde de carbone. De ce fait, on en déduisit que le graphite devait se transformer en diamant. Attirés par cette voie relativement facile vers la richesse, beaucoup s y essayèrent et… échouèrent.
Nous savons maintenant que cela n’est réalisable qu’à très haute température et très fortes pressions. De telles conditions étaient bien supérieures à celles que permettaient les technologies du XIXe siècle et du début du XXe siècle. En 1953, la compagnie suédoise ASEA fabriqua le premier diamant synthétique en utilisant une température de 3 000 °C et une pression de 90 000 atmosphères. Les annonces antérieures de fabrication de diamants étaient certainement fausses, pourtant un éminent chimiste français, Henri Moissan, avait présenté un petit diamant de 0,7 mm qu’il disait avoir fabriqué. Nous pouvons être pratiquement certains qu’il a été glissé dans son appareil par son assistant de laboratoire !
Les mines de diamant existent au Botswana, en Russie, en Afrique du Sud, au Canada, en Namibie, en Angola et en Australie, et environ 5 % de cette production annuelle correspondant à 1 milliard de carats (250 tonnes), sont uniquement destinés à un usage industriel. La plupart des diamants synthétiques sont fabriqués en Russie et en Chine. Il est possible de fabriquer des diamants pour joaillerie, mais leur coût excessif en limite la production, bien qu’il soit possible de stimuler la demande .
On peut recouvrir de diamant la surface d’un matériau par la technique de dépôt en phase vapeur. Au cours de ce processus, on décompose du gaz méthane (CH4) en ses atomes dans un four à micro-ondes ; ces atomes sont ensuite cristallisés sur la surface à protéger (comme une lame de rasoir), selon une structure analogue à celle du diamant. Le film de carbone obtenu est invisible à l’œil nu mais il confère à la surface les mêmes qualités de force et de dureté que celles d’un vrai diamant.
C’est la publicité de la compagnie LifeGem de Chicago qui est spécialisée dans la transformation des cadavres en diamants. Lorsqu’un être cher disparaît et qu’il est incinéré, il est possible de réduire l’approvisionnement en oxygène durant le processus de crémation. Cela engendre une combustion incomplète et la formation de suie (carbone). Celle-ci peut alors être collectée et transformée en diamant.
La suie est d’abord chauffée pour être transformée en graphite. Celui-ci est ensuite envoyé à un laboratoire en Allemagne où, pour être transformé en pierre précieuse, il sera soumis à de hautes températures et à des pressions élevées. Cette pierre est alors réexpédiée aux États-Unis pour être remise aux membres de la famille du défunt, et peut-être même transformée en bijou. La première personne dont les cendres furent ainsi transformées fut une jeune femme de 27 ans, morte de la maladie de Hogkin en septembre 2002. Ses cendres donnèrent six diamants de 6 demi-carat. (Le coût de ces pierres s’élève à 4 000 euros par quart de carat diamant.) Pour prouver que ces pierres proviennent effectivement des cendres de l’être aimé, on ajoute au graphite d’autres éléments à l’état de traces avant sa transformation en diamant.
Quels que soient les usages industriels du diamant et si aisée que soit leur fabrication, un gros diamant bien taillé symbolise encore le grand amour. Mais pourquoi une femme devrait-elle considérer que l’homme qui lui offre un diamant lui promet un amour éternel ? Une partie de la réponse est donnée par la haute couture et l’autre par la culture populaire. C’est au XVe siècle qu’on commença à porter des diamants en guise de bague de fiançailles, cette pierre étant le symbole approprié de l’amour éternel. Cependant, ils n’étaient destinés à embellir que les doigts des personnes très riches. Le type moderne de la bague de fiançailles peut remonter au début du XXe siècle, lorsque E. F. Cushing écrivit dans son livre Culture and Good Manners (Culture et bonnes manières) que la bague de fiançailles avec un diamant solitaire était la quintessence du bon goût ; à partir de ce moment-là, le coût d’une telle bague fut à la portée de la plupart des amoureux transis. De plus, C’était un indicateur de l’importance de sa fortune et du degré de son engagement. Pour un homme et une femme, le fait d’offrir et de recevoir une telle bague sert encore à annoncer au monde entier qu’ils sont profondément amoureux.
L’attrait populaire pour le diamant peut remonter à une manipulation plus cynique de l’industrie diamantaire qui était toujours disposée a fournir aux studios d’Hollywood de somptueux bijoux en diamants pour tout producteur ou metteur en scène qui désirait les mettre en vedette. C’est ainsi que dans Les Hommes préfèrent les blondes, La panthère rose et même le film d’Hitchcock La main au collet, les diamants crèvent l’écran. Cependant, la meilleure publicité reste sans aucun doute le titre du film de James Bond en 1971 : Les Diamants sont éternels.